L'enfant et le château de sable

l faisait beau ce jour-là. C’était l’été, peu de temps après l’émergence des kaerns. Une t’skrang chaida et deux petits se rendirent sur une plage du Serpent pour jouer dans le sable. Le soleil était chaud et le vent puissant. Le plus jeune des petits et sa chaida s’étaient abrités du vent et construisaient un magnifique château de sable.

endant ce temps, le plus âgé des petits se promenait au bord de l’eau. À un moment, la chaida l’entendit appeler. Elle dit au plus jeune petit de l’attendre ici et de continuer de construire le château de sable, puis elle partit à la recherche de l’autre petit.

Le plus jeune petit, une jeune t’skrang, la regarda partir. Il y eut un long silence, puis elle entendit un cri. La chaida revint, transportant le petit dans ses bras. Ils tombèrent, se relevèrent en hurlant, poursuivis par une horreur !

e vent s’amplifia et envoyait maintenant du sable dans le visage de la petite t’skrang. La chiada essayait de protéger le petit de l’horreur. En vain. Les deux êtres se firent massacrer et dévorer par le monstre.

La t’skrang se détourna de cette vision d’horreur, et, animée d’une intention nouvelle, continua la construction de son château de sable. Et à mesure qu’il prenait forme, il semblait se doter d’autre chose, d’un nom. La petite t’skrangue fabriqua des murs solides et dessina avec des coquillages de somptueux motifs sur ses remparts. Les tours principales s’élevèrent bientôt aussi haute qu’elle.

’horreur tourna alors son regard vers l’enfant et se délecta d’avance des tourments qu’il allait lui causer. La petite t’strang regarda l’horreur à détermination et colère et dit un unique mot : « Non !» Et dans ce mot, toute la magie de sa rage innocente se manifesta. L’horreur hurla et son corps fut comme aspiré par le château de sable, à l’intérieur duquel elle fut emprisonnée.

ujourd’hui encore, on dit que le château de sable est toujours intact, malgré les vents violents qui balaient les rivages du fleuve Serpent. Mais personne n’ose s’en approcher et nous continuons d’honnorer la mémoire de la petite t’skrang en envoyant chaque enfant construire un château de sable pour leur troisième anniversaire.

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